Au long de mes années d'animation d'ateliers et de séminaires sur la nature créative, j'ai pu constater, autant chez les individus qui s'affirme créateur que chez les autres, que l'inconnu a tendance à faire peur, à paralyser même. Je parle ici de certitude qui, une fois éliminée, nous ramène à nous et nous seul. Un exemple simple: Lorsque je commence un atelier en demandant aux étudiants en design de concevoir une chaise, tous ont une image "culturelle" de l'objet résultant. J'obtiens habituellement une structure à 4 pattes, un siège, un dossier et des bras, simples ou élaborés. Je reformule alors ma demande pour mettre de l'avant que, ce qui satisfait naturellement l'être, c'est le repos et non l'objet. Alors, lorsque je demande "une forme pour se reposer", sans plus de précision, l'image sécurisante d'un objet n'apparaît pas immédiatement et l'inconnu commence à faire son oeuvre. À ce moment précis on est nu face à soi-même et, si on ne fige pas, on se pose la question; "quel forme prend mon repos, naturellement?" et la peur commence à se dissoudre avec cette simple question qui nous propulse tranquillement dans notre sensibilité qui interagit avec l'inconnu plutôt que de le subir.
Alors, je vous la pose ...?
A+PA
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